ACTUALITES SOCIALES
đČ SOCIAL :
đł ArrĂȘt suite Ă accident du travail et rupture conventionnelle homologuĂ©e :
Dans le cadre dâune rupture conventionnelle, le fait que la personne concernĂ©e soit en arrĂȘt pour accident du travail nâempĂȘche plus, selon la jurisprudence rĂ©cente, la validitĂ© de la rupture conventionnelle, sous certaines conditions.
En effet la Cour de cassation a dĂ©cidĂ© quâune rupture conventionnelle peut ĂȘtre valablement conclue au cours de la pĂ©riode de suspension du contrat de travail consĂ©cutive Ă un accident du travail ou une maladie professionnelle, sauf en cas de fraude ou de vice du consentement.
Lâindemnisation en cas de rupture conventionnelle nâest pas doublĂ©e du fait de lâarrĂȘt pour accident du travail.
La rupture conventionnelle est traitĂ©e comme une rupture Ă lâamiable du contrat de travail, et les indemnitĂ©s versĂ©es sont celles prĂ©vues par la convention de rupture, sans augmentation automatique due Ă lâaccident du travail.
Il est important de noter que la protection spĂ©cifique accordĂ©e aux salariĂ©s en arrĂȘt pour accident du travail, qui interdit gĂ©nĂ©ralement la rupture unilatĂ©rale du contrat de travail par lâemployeur, ne sâapplique pas aux ruptures conventionnelles. Celles-ci sont considĂ©rĂ©es comme des ruptures dâun commun accord et ne sont soumises quâaux conditions de validitĂ© gĂ©nĂ©rales des ruptures conventionnelles, notamment lâabsence de fraude ou de vice du consentement.
đł Commission des Chefs de Services Financiers (CCSF) :
La CCSF possÚde plusieurs prérogatives importantes, principalement axées sur le soutien et la régulation financiÚre des entreprises en difficulté.
⹠ainsi la CCSF est elle chargée de fournir un soutien aux entreprises confrontées à des difficultés financiÚres en leur accordant des délais de paiement pour leurs dettes fiscales et sociales (part patronale).
âą Les entreprises peuvent solliciter ces dĂ©lais de paiement sous rĂ©serve dâĂȘtre Ă jour de leurs obligations dĂ©claratives et de paiement de la part salariale des cotisations sociales.
âą Une fois saisie, la CCSF examine la situation Ă©conomique et financiĂšre de lâentreprise pour dĂ©terminer la possibilitĂ© dâĂ©tablir un plan dâapurement Ă©chelonnĂ© de ses dettes.
⹠Cette examination implique une collaboration avec chaque organisme chargé du recouvrement des différents impÎts, taxes et contributions.
âą La CCSF peut accorder un plan dâapurement Ă©chelonnĂ© des dettes fiscales et sociales, ce qui permet Ă lâentreprise de rĂ©gler ses dettes de maniĂšre progressive.
âą Les demandes de remise de dettes peuvent concerner diverses dettes, incluant les impĂŽts, taxes, et contributions sociales.
âą Les demandes et les plans dâapurement sont traitĂ©s de maniĂšre confidentielle pour protĂ©ger la rĂ©putation et la stabilitĂ© financiĂšre de lâentreprise.
âą Les entreprises doivent dĂ©poser un dossier complet, incluant des attestations justifiant de leur Ă©tat de difficultĂ©s financiĂšres, des Ă©tats prĂ©visionnels de chiffre dâaffaires et de trĂ©sorerie, et le dernier bilan clos.
⹠Les personnes morales de droit privé, les commerçants, artisans, professions libérales, ou les agriculteurs peuvent bénéficier de ce dispositif, à condition de ne pas se trouver dans une situation manifestement compromise et sans perspective de redressement.
Ainsi la CCSF joue t elle un rĂŽle crucial dans le soutien aux entreprises en difficultĂ© financiĂšre en leur offrant des dĂ©lais de paiement, des plans dâapurement Ă©chelonnĂ©s, et des remises de dettes, tout en veillant Ă la confidentialitĂ© et Ă la viabilitĂ© financiĂšre de ces entreprises.
đł l’intĂ©ressement :
Les sommes reçues dans le cadre de l’intĂ©ressement sont exonĂ©rĂ©es de cotisations sociales, sauf la CSG et la CRDS.
Si le salarié place ces sommes sur un
: PEE : Plan d’Ă©pargne d’entreprise
: PEI : Plan d’Ă©pargne interentreprises
: Perco : Plan d’Ă©pargne pour la retraite collectif
dans les 15 jours de leur versement, il bĂ©nĂ©ficie d’une exonĂ©ration d’impĂŽt sur le revenu, dans la limite de 21 996 ⏠en 2023 (34 776 ⏠en 2024).
đł Transfert du contrat de travail :
Un employeur adhĂšre Ă un rĂ©gime de prĂ©voyance assurant le versement d’un capital en cas de dĂ©cĂšs ou d’invaliditĂ© dus Ă une maladie ou un accident. Un salariĂ© dĂ©cĂšde des suites d’un accident de la circulation. Sa veuve sollicite lâassureur, qui refuse de lui verser le capital dĂ©cĂšs au motif qu’au jour du dĂ©cĂšs de son mari, il n’existait pas de couverture de prĂ©voyance en vigueur au sein de son entreprise. Le contrat de travail du salariĂ© aurait Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© vers une holding de la sociĂ©tĂ©. La veuve saisit les tribunaux. DĂ©boutĂ©e, elle se pourvoit en cassation.
Pour rejeter la demande de lâĂ©pouse du dĂ©funt, la cour dâappel retient qu’au regard des bulletins de salaire produits, Ă la date de la survenance du dĂ©cĂšs du salariĂ©, celui-ci n’Ă©tait plus salariĂ© de la sociĂ©tĂ©, seule souscriptrice du contrat de prĂ©voyance, mais salariĂ© dâune de ses holdings, dont il n’est pas dĂ©montrĂ© qu’elle ait souscrit un contrat de prĂ©voyance. LâĂ©pouse estime que le transfert du contrat de travail d’un salariĂ© d’une sociĂ©tĂ© Ă une autre constitue une modification de ce contrat qui ne peut intervenir sans l’accord de ce salariĂ©. Elle fait valoir que la garantie prĂ©voyance doit jouer.
La Cour de cassation censure la cour d’appel et donne raison Ă l’Ă©pouse du dĂ©funt. Lorsque les conditions de l’article L. 1224-1 du code du travail ne sont pas rĂ©unies, le transfert du contrat de travail d’un salariĂ© d’une entreprise Ă une autre constitue une modification de ce contrat qui ne peut intervenir sans son accord-exprĂšs, lequel ne peut rĂ©sulter de la seule poursuite du travail sous une autre direction. Selon la Haute juridiction, il en rĂ©sulte qu’en l’absence d’accord exprĂšs, le contrat de travail avec l’employeur initial n’ayant pas Ă©tĂ© rompu, le salariĂ© est fondĂ© Ă solliciter le bĂ©nĂ©fice des avantages qui y Ă©taient attachĂ©s. « En se dĂ©terminant ainsi, sans rechercher si le salariĂ© avait donnĂ© son accord exprĂšs au changement d’employeur, la cour d’appel a privĂ© sa dĂ©cision de base lĂ©gale ».
đł Le PER a fait lâobjet de plusieurs amendements visant, notamment, Ă supprimer la « niche fiscale du PER» en cas de succession :
Le premier amendement a visĂ© à « rĂ©orienter le plan Ă©pargne retraite vers lâobjectif prioritaire de financement de la retraite ». Eviter que le PER ne soit utilisĂ© comme un outil dâoptimisation patrimoniale dans un contexte de transmission successorale. La situation visĂ©e est celle dans laquelle le titulaire dâun PER, qui a dĂ©duit fiscalement les versements quâil a rĂ©alisĂ©s, dĂ©cĂšde avant la liquidation de son contrat. Dans ce cas, les sommes accumulĂ©es sur le PER et transmises aux ayants droit sont imposĂ©es au titre des successions, sans jamais ĂȘtre imposĂ©es au titre du revenu. « Le dĂ©cĂšs de lâassurĂ© avant la liquidation de son PER fait ainsi obstacle au rattrapage fiscal censĂ© intervenir Ă la sortie pour neutraliser la dĂ©duction Ă lâentrĂ©e », explique lâexposĂ© des motifs de lâamendement.
Pour limiter ce montage, lâamendement prĂ©voit deux mĂ©canismes. Le premier consiste Ă assurer le rattrapage fiscal des sommes dĂ©duites Ă lâentrĂ©e, en les intĂ©grant Ă lâassiette de lâimpĂŽt sur le revenu dĂ» par les ayants droit de lâassurĂ©-souscripteur Ă son dĂ©cĂšs. Le second entend interdire la souscription dâun PER aprĂšs 67 ans.
« Cet Ăąge de 67 ans correspond Ă lâĂąge dâannulation de la dĂ©cote Ă partir duquel les assurĂ©s nĂ©s Ă compter de 1955 peuvent liquider leur pension au taux plein ».
Un deuxiĂšme amendement a visĂ© Ă Ă©tendre la pĂ©riode de rĂ©fĂ©rence permettant au souscripteur dâun PER de recourir Ă la fraction non utilisĂ©e du plafond de dĂ©duction des versements volontaires rĂ©alisĂ©s sur son contrat. En effet, aujourdâhui, si les versements volontaires dâune annĂ©e sont infĂ©rieurs Ă la limite de dĂ©duction de lâannĂ©e en question, la capacitĂ© de dĂ©duction inexploitĂ©e peut ĂȘtre utilisĂ©e au cours de lâune des trois annĂ©es suivantes. Lâamendement propose de porter cette pĂ©riode Ă cinq ans. Cette mesure pourrait « accroĂźtre utilement la capacitĂ© de dĂ©duction Ă lâentrĂ©e des contribuables qui souscrivent tardivement un PER ».
Un autre amendement propose dâharmoniser les rĂ©gimes fiscaux applicables aux PER assurantiels et compte-titres. Une façon dâouvrir la concurrence « en permettant aux entreprises dâinvestissement de proposer des offres alternatives Ă lâoffre assurantielle ».
Pour mĂ©moire, le PER assurantiel est un contrat dâassurance-vie proposĂ© par les seules compagnies dâassurances, lequel permet de bĂ©nĂ©ficier de garanties spĂ©cifiques telle la garantie en cas de dĂ©cĂšs.
Pour ce qui est du PER compte-titres câest un contrat de capitalisation gĂ©rĂ© par une banque ou un gestionnaire dâactifs. Il fonctionne comme un compte-titres ordinaire avec une gestion directe
đł La Prime de Partage de la Valeur (PPV) :
La PPV, anciennement appelĂ©e âprime Macron,â peut ĂȘtre octroyĂ©e selon des critĂšres dĂ©finis par lâemployeur ou par un accord dâentreprise, mais elle ne doit pas ĂȘtre conditionnĂ©e de maniĂšre discriminatoire.
Les critĂšres que lâon peut utiliser pour dĂ©finir les bĂ©nĂ©ficiaires sont les suivants :
1)âą La prime peut ĂȘtre rĂ©servĂ©e aux salariĂ©s dont la rĂ©munĂ©ration annuelle ou mensuelle brute est infĂ©rieure Ă un certain plafond. Par exemple, elle peut ĂȘtre versĂ©e uniquement aux salariĂ©s gagnant moins de trois fois le SMIC.
Ancienneté
2)âą Lâemployeur peut dĂ©cider de verser la prime uniquement aux salariĂ©s ayant une certaine anciennetĂ© au sein de lâentreprise. Cela peut ĂȘtre basĂ© sur la durĂ©e de prĂ©sence effective pendant lâannĂ©e Ă©coulĂ©e ou sur une pĂ©riode plus longue.
3)âą La prime peut ĂȘtre modulĂ©e en fonction du niveau de classification des salariĂ©s. Par exemple, les salariĂ©s de certaines catĂ©gories professionnelles peuvent recevoir des montants diffĂ©rents.
4)âą Le versement de la prime peut ĂȘtre conditionnel Ă la bonne santĂ© financiĂšre de lâentreprise ou Ă ses rĂ©sultats. Cela signifie que la prime ne serait versĂ©e que si certaines performances ou objectifs sont atteints.
5)âą La prime est rĂ©servĂ©e aux salariĂ©s sous contrat de travail (CDI, CDD ou Ă temps partiel) signĂ© avant la date de versement de la prime ou la date de signature de la dĂ©cision unilatĂ©rale de lâemployeur.
6)âą MĂȘme si la prime est versĂ©e Ă tous les salariĂ©s, elle peut lâĂȘtre en plusieurs fractions durant lâannĂ©e civile, avec une limitation Ă un versement par trimestre.
âą La prime peut ĂȘtre mise en place par un accord dâentreprise ou de groupe, conclu dans les conditions prĂ©vues pour les accords dâintĂ©ressement. Cet accord doit dĂ©finir clairement les critĂšres de versement.
Ainsi les critĂšres de versement de la prime doivent ĂȘtre clairement dĂ©finis et appliquĂ©s de maniĂšre non discriminatoire, permettant ainsi une grande flexibilitĂ© dans la dĂ©finition des bĂ©nĂ©ficiaires.
đł Rupture Conventionnelle HomologuĂ©e :
âą Le forfait social de 20% qui Ă©tait applicable aux indemnitĂ©s de rupture conventionnelle jusquâau 31 aoĂ»t 2023 a Ă©tĂ© supprimĂ©.
âą Depuis le 1er septembre 2023, une contribution patronale unique de 30% est due sur la partie de lâindemnitĂ© exclue de lâassiette des cotisations de SĂ©curitĂ© sociale. Cette mesure vise Ă harmoniser le rĂ©gime social des indemnitĂ©s de rupture conventionnelle et de mise Ă la retraite.
Ainsi, les employeurs doivent ils verser une contribution patronale de 30% sur la partie de lâindemnitĂ© de rupture conventionnelle exclue de lâassiette des cotisations de SĂ©curitĂ© sociale, plutĂŽt que le forfait social de 20% prĂ©cĂ©dent.