ACTUALITES SOCIALES
đł L’astreinte :
Le salariĂ© en astreinte peut ĂȘtre soumis au rĂ©gime du travail effectif lorsqu’il ne peut pas vaquer Ă ses occupations personnelles durant sa pĂ©riode d’astreinte. Câest ce que la Cour de cassation indique dans un arrĂȘt rendu le 28 fĂ©vrier 2024.
đł Accord dâintĂ©ressement :
Des dispositions, rĂ©cemment adoptĂ©es dans le cadre de la loi « Partage de la valeur », peuvent ĂȘtre prises en considĂ©ration dans les accords dâintĂ©ressement.
LâintĂ©ressement permet de motiver et de fidĂ©liser les salariĂ©s en les associant financiĂšrement au rĂ©sultat de la sociĂ©tĂ©.
Il est fiscalement avantageux : les entreprises de moins de 250 salariés ne payent aucune charge sur les sommes versées et induit des opportunités économiques. DÚs sa mise en place, les entreprises sont exonérées du forfait social (contribution patronale prélevée sur les rémunérations extra-salariales ou gains non soumis aux cotisations sociales).
Les primes dâintĂ©ressement sont toutefois soumises Ă la CSG et Ă la CRDS.
LâintĂ©ressement engage les salariĂ©s Ă relever les dĂ©fis de lâentreprise.
Les primes versĂ©es sont notamment conditionnĂ©es par la progression de rĂ©sultats Ă©conomiques et/ou lâatteinte de performances relatives Ă la stratĂ©gie.
Le calcul alĂ©atoire et lâattribution des primes sont fixĂ©s par lâaccord dâintĂ©ressement, en concertation avec les membres du personnel (CSE, dĂ©lĂ©guĂ©s syndicaux ou salariĂ©s) ou par DĂ©cision UnilatĂ©rale de lâEmployeur (DUE) dans les entreprises de moins de 50 salariĂ©s non couverts par un accord d’intĂ©ressement de branche agréé et ne disposant pas de reprĂ©sentant du personnel ou aprĂšs Ă©chec des nĂ©gociations avec ces derniers.
LâintĂ©ressement et la participation sont deux moyens distincts, dĂ©diĂ©s aux employeurs souhaitant instaurer de lâĂ©pargne salariale.
En pratique :
LâintĂ©ressement, (facultatif), associe les salariĂ©s Ă la rĂ©ussite de lâentreprise.
La participation, (obligatoire pour les structures d’au moins de 50 salariĂ©s), permet la redistribution dâune partie des bĂ©nĂ©fices gĂ©nĂ©rĂ©s aux collaborateurs.
AprĂšs tĂ©lĂ©chargement de votre accord, vous nâavez plus quâĂ le dĂ©poser sur la plateformeâŻTĂ©lĂ©Accords oĂč il sera soumis Ă une procĂ©dure dâexamen prĂ©alable.
đł Prime de partage de la valeur :
Les employeurs ont la possibilité de verser aux salariés une prime dite « prime de partage de la valeur » (PPV) exonérée de cotisations et contributions sociales sous conditions.
Une prime sur plan de partage de la valorisation de lâentreprise peut ĂȘtre versĂ©e aux salariĂ©s, en complĂ©ment de la prime de partage de la valeur, (PPV), dans le cas oĂč la valeur de l’entreprise aurait augmentĂ© au cours des trois annĂ©es suivant la date fixĂ©e par un accord collectif.
Auquel cas, le montant perçu par le salariĂ© correspond Ă un montant de rĂ©fĂ©rence auquel on applique le taux de variation de l’entreprise, lorsque celui-ci est positif.
Le montant de rĂ©fĂ©rence est fixĂ© pour chaque salariĂ© en application de l’accord mettant en place le plan de partage de la valorisation de l’entreprise.
Ce montant peut différer selon :
- La rémunération du salarié,
- Son niveau de classification,
- La durée de travail prévue dans son contrat de travail.
Seuls les salariĂ©s ayant au moins un an d’anciennetĂ© dans l’entreprise bĂ©nĂ©ficient de ce plan.
NĂ©anmoins, il est possible de prĂ©voir, dans l’accord, une durĂ©e d’anciennetĂ© infĂ©rieure.
Cette prime peut ĂȘtre placĂ©e sur un plan d’Ă©pargne salariale.
La prime de partage de la valeur (PPV) ne peut, en aucun cas, se substituer au salaire, ni Ă des augmentations de rĂ©munĂ©ration ou des primes prĂ©vues par un accord salarial, par le contrat de travail ou par les usages en vigueur dans lâentreprise, lâĂ©tablissement ou le service.
En cas de suppression totale ou partielle d’un Ă©lĂ©ment de rĂ©munĂ©ration, cette rĂšgle de non-substitution ne peut avoir pour effet de remettre en cause les exonĂ©rations prĂ©vues, dĂšs lors qu’un dĂ©lai de douze mois s’est Ă©coulĂ© entre le dernier versement de lâĂ©lĂ©ment de rĂ©munĂ©ration dont il est question et la date d’effet de l’accord de participation (article 3 de la loi du 29 novembre 2023).
La prime de partage de la valeur peut bĂ©nĂ©ficier aux salariĂ©s liĂ©s Ă l’entreprise par un contrat de travail, aux intĂ©rimaires mis Ă disposition de l’entreprise utilisatrice, aux agents publics relevant d’un Ă©tablissement public administratif ou industriel et commercial et aux travailleurs en situation de handicap liĂ©s Ă un Esat par un contrat de soutien et d’aide par le travail, soit :
- Ă la date de versement de la prime,
- Ă la date de dĂ©pĂŽt de l’accord,
- Ou Ă la date de la signature de la dĂ©cision unilatĂ©rale de lâemployeur lâinstituant.
Le montant de la prime peut ĂȘtre uniforme ou varier selon les bĂ©nĂ©ficiaires en fonction de la rĂ©munĂ©ration, du niveau de classification, de l’anciennetĂ© dans l’entreprise, de la durĂ©e de prĂ©sence effective pendant l’annĂ©e Ă©coulĂ©e ou de la durĂ©e de travail prĂ©vue au contrat de travail.
Comme le prĂ©cise la loi, le montant maximum dâexonĂ©ration est de 3 000 euros par bĂ©nĂ©ficiaire et par annĂ©e civile.
Ce montant maximal peut ĂȘtre portĂ© Ă 6 000 euros par bĂ©nĂ©ficiaire et par annĂ©e civile, Ă condition que l’employeur mette en Ćuvre :
- Un dispositif dâintĂ©ressement lorsquâil est soumis Ă lâobligation de mise en place de la participation,
- Un dispositif dâintĂ©ressement ou de participation lorsquâil nâest pas soumis Ă lâobligation de mise en place de la participation.
Ces dispositifs doivent ĂȘtre mis en Ćuvre Ă la date de versement de la prime ou ĂȘtre conclus au titre du mĂȘme exercice que celui du versement de la prime.
Notez que les structures suivantes ne sont pas soumises au respect des conditions citées ci-dessus :
- Les associations et fondations reconnues dâutilitĂ© publique ou dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral mentionnĂ©es aux a et b du 1 des articles 200 et 238 bis du code gĂ©nĂ©ral des impĂŽts),
- Les Esat au titre des primes versées aux travailleurs en situation de handicap.
Le partage de la valeur permet dâassocier les salariĂ©s Ă la performance et au capital de leur entreprise avec plusieurs dispositifs :
- LâintĂ©ressement
- La participation
- Lâabondement dans un plan d’Ă©pargne salariale (PEE, PER collectif)
- La prime de partage de la valeur
Quels sont les dispositifs de partage de la valeur ?
Quelles sont les entreprises qui auront lâobligation de mettre en place au moins un dispositif de partage de la valeur dĂšs 2025 ?
Il sâagit des entreprises de 11 Ă 49 salariĂ©s et ayant rĂ©alisĂ© un bĂ©nĂ©fice au moins Ă©gal Ă 1% du chiffre dâaffaires sur les 3 annĂ©es prĂ©cĂ©dentes (Ă l’exception des entreprises individuelles)
Quels sont les dispositifs de partage de la valeur ?
DĂšs 2025 les entreprises de 11 Ă 49 salariĂ©s et ayant rĂ©alisĂ© un bĂ©nĂ©fice au moins Ă©gal Ă 1% du chiffre dâaffaires sur les 3 annĂ©es prĂ©cĂ©dentes (Ă l’exception des entreprises individuelles) se devront, obligatoirement, mettre en place au moins un dispositif de partage de la valeur,
Si chefs dâentreprise (mandataires sociaux), qui ne bĂ©nĂ©ficient pas dâun contrat de travail, ne peuvent bĂ©nĂ©ficier de la prime de partage de la valeur il est bon de noter que les chefs dâentreprise peuvent profiter de lâintĂ©ressement, de la participation et de lâabondement avec les mĂȘmes avantages sociaux et fiscaux que les salariĂ©s, sous rĂ©serve dâavoir employĂ© au moins 1 salariĂ© en moyenne sur lâannĂ©e civile prĂ©cĂ©dente, et moins de 250 salariĂ©s pendant plus de 5 annĂ©es civiles consĂ©cutives, au sens de lâarticle L 130-1 du Code de la sĂ©curitĂ© sociale.
đł La DUE :
La DĂ©cision UnilatĂ©rale de l’Employeur (DUE) est un acte juridique qui donne la possibilitĂ© Ă l’employeur d’offrir des avantages supplĂ©mentaires Ă ses salariĂ©s, sans nĂ©cessitĂ© de modifier leurs contrats de travail ou d’obtenir un accord collectif. Ces avantages peuvent couvrir divers domaines, tels que la mise en place d’une mutuelle, d’un rĂ©gime de retraite complĂ©mentaire, ou encore l’octroi de primes exceptionnelles.
Les enjeux de la DUE sont multiples. Elle offre Ă l’employeur une certaine flexibilitĂ© dans la gestion de son entreprise, tout en favorisant le bien-ĂȘtre et la fidĂ©lisation des salariĂ©s.
Toutefois, sa mise en place nĂ©cessite une rĂ©daction prĂ©cise et rigoureuse pour ĂȘtre valide, et elle doit ĂȘtre communiquĂ©e Ă tous les salariĂ©s concernĂ©s.
Pour mettre en place cet acte juridique en entreprise, la premiÚre étape consiste à rédiger un document détaillé précisant les avantages accordés aux salariés, ainsi que les modalités de mise en place et de financement de ces avantages.
Ensuite, chaque salariĂ© doit ĂȘtre informĂ© individuellement de cette dĂ©cision. Cette information peut prendre la forme d’une remise en main propre contre liste d’Ă©margement, d’un courrier recommandĂ© ou d’une publication sur l’intranet de l’entreprise.
Elle doit ĂȘtre conservĂ©e par l’employeur, car elle peut ĂȘtre demandĂ©e lors d’un contrĂŽle de lâURSSAF ou en cas de litige avec un salariĂ©.
La rĂ©daction d’une DUE doit ĂȘtre effectuĂ©e avec une grande prĂ©cision pour garantir sa validitĂ©. Il est nĂ©cessaire d’inclure plusieurs mentions obligatoires.
- Tout d’abord, le document doit prĂ©ciser l’objet de la DUE, qu’il s’agisse d’instaurer une mutuelle d’entreprise, de mettre en place un rĂ©gime de retraite complĂ©mentaire ou d’offrir une prime exceptionnelle.
- Ensuite, il est important de définir les catégories de bénéficiaires concernées par la DUE.
- Il faut aussi mentionner les caractéristiques essentielles des garanties proposées aux salariés.
- Enfin, le document doit ĂȘtre signĂ© et datĂ© par l’employeur ou le responsable RH.
Si un comitĂ© Ă©conomique et social est prĂ©sent au sein de l’entreprise, il doit ĂȘtre consultĂ© pour avis avant la prise de dĂ©cision.
Une fois rĂ©digĂ©e, la DUE doit ĂȘtre communiquĂ©e Ă tous les salariĂ©s concernĂ©s. Elle doit notamment comporter les taux de cotisation et leur rĂ©partition entre l’employeur et les salariĂ©s, ainsi que les procĂ©dures pour rĂ©viser ou mettre fin Ă cet engagement.
Depuis le 1er novembre 2023, l’employeur a l’obligation de fournir certaines informations aux salariĂ©s nouvellement embauchĂ©s, dont ce document. En cas de manquement Ă Â cette obligation, le salariĂ© peut exiger ces informations, mais devra en premier lieu mettre en demeure son employeur de lui communiquer ou de les complĂ©ter.Â
Enfin, il est crucial de noter que si l’employeur ne fournit pas ces informations obligatoires dans les dĂ©lais requis, le salariĂ© peut saisir la juridiction prud’homale, Ă condition d’avoir mis prĂ©alablement son employeur en demeure de les lui communiquer ou de les complĂ©ter.
La DĂ©cision UnilatĂ©rale de l’Employeur peut ĂȘtre mise en place dans plusieurs situations.
Elle est particuliĂšrement pertinente lorsque l’employeur souhaite instaurer un avantage non prĂ©vu dans le contrat de travail ou par un accord collectif.
De plus, elle est souvent utilisĂ©e pour instaurer une mutuelle d’entreprise ou un rĂ©gime de prĂ©voyance. Cela est particuliĂšrement le cas pour les TPE et PME oĂč la nĂ©gociation collective n’est pas possible.
L’employeur peut Ă©galement dĂ©cider de mettre en place une DUE pour instaurer une prime ou un avantage spĂ©cifique, comme par exemple la prime de partage de la valeur.
L’URSSAF joue un rĂŽle crucial dans le contrĂŽle des DĂ©cisions UnilatĂ©rales de l’Employeur (DUE). Son objectif est de veiller Ă la conformitĂ© des DUE aux dispositions lĂ©gales et rĂ©glementaires. Dans ce cadre, elle vĂ©rifie la validitĂ© de la DUE mise en place, notamment en contrĂŽlant la prĂ©sence des mentions obligatoires et le respect des procĂ©dures de mise en Ćuvre.
L’URSSAF s’assure Ă©galement de l’application correcte de la DUE Ă tous les salariĂ©s concernĂ©s. Elle examine l’exactitude des montants dĂ©clarĂ©s, l’assiette et le taux des cotisations sociales associĂ©es. En cas d’anomalies ou d’irrĂ©gularitĂ©s, l’URSSAF a le pouvoir de demander des rectifications ou des rĂ©gularisations. Il est donc essentiel pour l’employeur de respecter scrupuleusement les rĂšgles en matiĂšre de DUE pour Ă©viter les sanctions.
La DUE est frĂ©quemment utilisĂ©e par les entreprises pour instaurer une mutuelle collective obligatoire. C’est une obligation lĂ©gale depuis le 1er janvier 2016 pour tout employeur du secteur privĂ© de proposer une couverture complĂ©mentaire santĂ© Ă ses salariĂ©s. La DUE permet de mettre en place une complĂ©mentaire santĂ© dans l’entreprise sans avoir besoin de l’aval des salariĂ©s ou des dĂ©lĂ©guĂ©s du personnel, ce qui offre une certaine flexibilitĂ© Ă l’employeur.
Toutefois, la rĂ©daction d’une DUE est un acte juridique complexe et doit ĂȘtre effectuĂ©e avec rigueur pour Ă©viter d’Ă©ventuelles sanctions de l’URSSAF. En effet, il n’existe pas de formulaire type pour la DUE, et les erreurs ou oublis peuvent ĂȘtre lourdement sanctionnĂ©s.
En principe, la DUE s’applique Ă tous les salariĂ©s de l’entreprise. Cependant, il existe une exception lorsque la DUE concerne la mise en place d’une complĂ©mentaire santĂ©. Dans ce cas, il est possible de prĂ©voir diffĂ©rents rĂ©gimes en fonction des catĂ©gories de personnel.
Pour illustrer la mise en place d’une DUE mutuelle, prenons l’exemple d’une entreprise de moins de 50 salariĂ©s. Le dirigeant de cette entreprise dĂ©cide seul d’instituer une mutuelle obligatoire pour tous ses salariĂ©s. Il rĂ©dige alors une DUE qui prĂ©cise :
- Le nom de l’organisme d’assurance choisi,
- Les garanties offertes par la mutuelle,
- La part de la participation financiĂšre de l’entreprise et celle des salariĂ©s,
- Les cas de dispense d’adhĂ©sion Ă la mutuelle.
Cette DUE est ensuite transmise Ă chaque salariĂ© et la preuve de sa distribution est conservĂ©e par l’entreprise. Il est possible de prĂ©voir diffĂ©rents rĂ©gimes en fonction des catĂ©gories de personnel. Ăventuellement, le document peut ĂȘtre rĂ©visĂ© en cas de modification du rĂ©gime de santĂ©.
Lorsqu’un employeur dĂ©cide de modifier les conditions de la mutuelle en place dans l’entreprise, cela doit se faire via une nouvelle DUE. C’est un processus dĂ©licat qui nĂ©cessite une grande prĂ©cision dans la rĂ©daction du document.
- Les modifications peuvent concerner divers aspects comme les niveaux de garanties, les taux de remboursement ou encore les conditions de souscription.
- Ces nouvelles conditions doivent ĂȘtre dĂ©taillĂ©es dans la DUE et communiquĂ©es Ă tous les salariĂ©s concernĂ©s.
- Tout comme pour la mise en place initiale, ces modifications ne peuvent pas ĂȘtre refusĂ©es par les salariĂ©s, sauf exception dans le cas d’une complĂ©mentaire santĂ©.
La dĂ©nonciation de la DUE mutuelle est un droit reconnu Ă l’employeur ou aux partenaires sociaux. Ils peuvent, conjointement ou sĂ©parĂ©ment, dĂ©noncer un accord collectif relatif Ă la mutuelle d’entreprise. Au moment de la dĂ©nonciation, un prĂ©avis de trois mois commence. Cette pĂ©riode est destinĂ©e Ă permettre d’Ă©ventuelles nĂ©gociations pour remplacer l’accord dĂ©noncĂ©.
La dĂ©nonciation doit ĂȘtre notifiĂ©e aux autres signataires de l’accord, ainsi qu’aux instances reprĂ©sentatives du personnel. Elle doit Ă©galement ĂȘtre dĂ©posĂ©e auprĂšs de lâinspection du travail et du conseil de prudâhommes.
Il est aussi possible de dĂ©noncer une DUE spĂ©cifique en adressant une lettre d’information aux salariĂ©s, mentionnant la dĂ©nonciation du rĂ©gime de frais de santĂ©/prĂ©voyance prĂ©cĂ©demment mis en place par dĂ©cision unilatĂ©rale de l’employeur. âš
La DUE et l’accord collectif sont deux moyens dont dispose l’employeur pour offrir des avantages aux salariĂ©s, mais ils prĂ©sentent des diffĂ©rences notables.
- La DUE est le rĂ©sultat de la volontĂ© unilatĂ©rale de l’employeur d’instaurer un avantage. Sa portĂ©e obligatoire est toutefois attĂ©nuĂ©e par rapport Ă l’accord collectif.
- L’accord collectif, quant Ă lui, dĂ©coule d’une nĂ©gociation entre l’employeur et les reprĂ©sentants du personnel. C’est la modalitĂ© habituelle de nĂ©gociation au sein des entreprises.
Dans les deux cas, l’employeur a des obligations d’information envers les salariĂ©s.
Pour passer d’un accord collectif Ă une DUE, l’employeur doit d’abord dĂ©noncer l’accord collectif existant. Cette dĂ©nonciation doit respecter certaines formalitĂ©s, notamment l’obligation de notifier aux autres signataires. Suite Ă cette dĂ©nonciation, l’employeur peut instaurer une DUE. Cette transition requiert d’adopter un formalisme et une rigueur particuliĂšre.
Il est Ă noter que la DUE, en tant qu’acte de droit, doit nĂ©cessairement ĂȘtre Ă©crite et doit prĂ©ciser les conditions de mise en place et de financement de l’avantage accordĂ©. Cela peut concerner par exemple une mutuelle d’entreprise ou une prĂ©voyance.
En optant pour une DUE, l’employeur fait preuve d’un engagement unilatĂ©ral, qui se caractĂ©rise par une promesse de sa part d’apporter un avantage collectif aux salariĂ©s. C’est une alternative Ă la nĂ©gociation collective, qui permet de mettre en place rapidement un dispositif sans avoir besoin de l’accord des reprĂ©sentants du personnel.
Pour remplacer un accord collectif par une DUE, l’employeur doit suivre une procĂ©dure prĂ©cise. AprĂšs la dĂ©nonciation de l’accord collectif, il est nĂ©cessaire de rĂ©diger la DUE en mentionnant les avantages accordĂ©s aux salariĂ©s et les modalitĂ©s de mise en place. Aucune obligation de dĂ©pĂŽt auprĂšs de l’Administration n’est requise pour une DUE, sauf si la loi le prĂ©voit explicitement.
C’est le cas par exemple pour le plan d’action relatif Ă l’Ă©galitĂ© professionnelle. L’employeur doit ensuite informer chaque salariĂ© par Ă©crit de cette nouvelle disposition. Il est important de noter que la DUE ne concerne pas tous les salariĂ©s. Une distinction est faite entre ceux qui étaient prĂ©sents lors de sa mise en place et ceux embauchĂ©s aprĂšs.
L’attribution d’une prime d’entreprise peut faire l’objet d’une DĂ©cision UnilatĂ©rale de l’Employeur (DUE). Celle-ci doit prĂ©ciser les Ă©lĂ©ments suivants :
- L’identification de la prime : son nom, sa nature (prime de partage de la valeur, prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, etc.)
- Les bĂ©nĂ©ficiaires : tous les salariĂ©s ou certaines catĂ©gories d’entre eux, selon le choix de l’employeur
- Le montant de la prime : il peut ĂȘtre fixe pour tous les bĂ©nĂ©ficiaires ou modulĂ© selon certains critĂšres (anciennetĂ©, prĂ©sence, performance, etc.)
- Les modalités de versement : date et périodicité de versement
 C’est le chef d’entreprise qui doit apposer sa signature sur le document. Cela confirme son accord pour les engagements pris envers les salariĂ©s et sa volontĂ© d’instaurer les avantages supplĂ©mentaires dĂ©finis par la DUE.
La DĂ©cision UnilatĂ©rale de l’Employeur (DUE) doit ĂȘtre dĂ©posĂ©e, si nĂ©cessaire, sur la plateforme de tĂ©lĂ©procĂ©dure du MinistĂšre du travail. Ce dĂ©pĂŽt n’est gĂ©nĂ©ralement pas obligatoire, sauf si la loi le prĂ©voit explicitement, comme c’est le cas pour certains accords spĂ©cifiques.
Par exemple, pour un accord de participation, le dĂ©pĂŽt doit se faire sur cette plateforme aprĂšs la fin du dĂ©lai d’opposition. Certains accords ou dĂ©cisions unilatĂ©rales sont ensuite transmis aux organismes de recouvrement des cotisations sociales (tels que l’URSSAF ou la MSA) pour examen. Enfin, il est Ă noter que le dĂ©pĂŽt d’un accord dĂ©matĂ©rialisĂ© nĂ©cessite le tĂ©lĂ©chargement de la version intĂ©grale du texte, signĂ©e par les parties concernĂ©es.