Article: Le monde tel qu’il est
Pour Paul-Valéry,
ce philosophe-poète, :
« le monde ne vaut que par les extrêmes et ne dure que par les moyens.
Il ne vaut que par les ultras et ne dure que par les modérés ».
En fait, si l’on décrypte, on ne peut qu’en conclure que le propre des questions radicales, c’est d’avoir des réponses nuancées, et si les « ultras » sont pertinents en leurs questions, ils sont par trop souvent simplistes en leurs réponses.
Si l’on ne peut que se féliciter que l’extrême pauvreté ait reculé, il n’en reste pas moins que des milliards de pauvres peinent encore à satisfaire leurs besoins élémentaires. On peut applaudir à l’un tout en regrettant l’autre.
Ainsi, la banque mondiale reste mobilisée pour atteindre, d’ici à 2030, l’objectif de mettre fin à l’extrême pauvreté, (définie par le seuil de 1,90$ par jour pour vivre) et stimuler la prospérité pour tous.
Toutefois, force est de constater que la pandémie du Covid 19 a accru l’augmentation des inégalités.
Les milliardaires n’ont jamais été aussi nombreux et aussi riches alors même que, dans le même temps, 10% de la population mondiale vit dans l’extrême pauvreté et qu’un habitant sur deux de la planète vit avec moins de 5,5$ par jour !
Le « laboratoire sur les inégalités mondiales » estime que, depuis 1980, les 1% de la population recevant les plus hauts revenus ont capté 27% de la croissance des revenus alors que les 50% les plus pauvres se sont contentés de 12% de cette croissance.
Quant aux inégalités de patrimoine (c’est-à-dire ce que l’on possède), depuis 20 ans, la tendance reste la même : les 15% les plus riches possèdent près de la moitié des richesses totales mondiales.
La France n’échappe pas à cette situation. Tout au contraire :
– 10% des ménages les plus riches détiennent près de 50% du patrimoine national.
Heureusement, la partialité dont fait montre ces chiffres n’affecte pas la santé.
Ainsi, est-il bon de noter qu’en matière de longévité, le nombre de centenaires, et mêmes de supercentenaires, (c’est-à-dire ayant au moins 110 ans), n’a cessé d’augmenter.
Petit « cocorico national », le record en la matière est toujours détenu par Jeanne Calment décédée à
122 ans !
Il faut croire qu’elle a fait sienne le respect des 4 facteurs qui visent à avoir 14 années supplémentaires d’espérance de vie, à savoir :
1°) arrêt du tabac,
2°) consommation modérée d’alcool,
3°) avoir une activité physique régulière,
4°) consommer cinq fruits et légumes par jour.
Au fil des dernières décennies, la richesse globale terrestre a augmenté, si bien que le niveau de vie des plus pauvres s’est également accru, l’extrême pauvreté, ainsi que la faim dans le monde ont reculé.
De même, l’accès à l’école et l’espérance de vie ont progressé favorablement tout comme les conditions de vie en général.
Si on ne peut que se réjouir de cette évolution globalement favorable, il n’en demeure pas moins qu’on est là en présence d’une statistique mondiale qui ne saurait faire oublier que 800 millions de personnes souffrent encore de la faim de par le monde, et que 850 millions n’ont pas accès à l’eau potable !
On aimerait, on voudrait, que l’amélioration des conditions de vie, à l’échelon universel, soit plus rapide.
Mais soyons réalistes, on ne saurait y parvenir sans un consensus général, universel, lequel s’avère long et difficile à obtenir.
Néanmoins, force est de constater, que cette prise de conscience collective est toute récente.
Et pour cause, entre le moment où les pionniers de l’écologie ont tiré la sonnette d’alarme – c’était à la fin des années 1960 – et le moment où cette contrainte a commencé à être prise en compte, dans les programmes sociaux et politiques et économiques, il ne s’est écoulé que 40 ans !
Si l’« écologie »es-qualité de sujet est plus que d’actualité, que les médias en ont fait leur priorité, il serait vain de n’écouter que les Cassandre, sans avoir sa propre analyse, ni faire jouer son esprit critique.
« Il est temps de nous forger une opinion fondée non pas sur les raccourcis des médias et les discussions du Café du Commerce, mais sur la réalité des faits et sur leur mise en perspective »
Cette phrase n’est pas de moi, mais d’Arnaud de SENILHES, trouvée en en son tout dernier et excellent ouvrage intitulé :
Face aux climatosceptiques
comme aux effondristes
LE MONDE
TEL QU’IL EST
Notre auteur, loin de nier l’incontestable réchauffement climatique, croit nécessaire de rappeler que cette évolution n’est pas récente, qu’elle est quasi inévitable. Qu’au-delà de le constater, de s’en plaindre, il importe que l’Homme mette tout en œuvre pour la ralentir.
C’est, également pour lui, l’occasion de s’attarder sur ce qui nous préoccupe présentement. A savoir la montée des océans, les ressources en eau, la surpopulation….
Il s’oppose à tout catastrophisme et fait partie de ceux qui se refusent à intégrer le pessimisme ambiant. Tout au contraire, sans pour autant nier l’existence, la permanence, de difficultés, il se plait, preuves à l’appui, à évoquer l’évolution favorable de l’humanité.
Et pour cause, pour lui, plus de progrès ont été faits au cours des 50 dernières années que depuis qu’existe l’Homo Sapiens !
Statistiques à l’appui, il se plait à montrer que l’homme est mieux nourri, a une meilleure santé, vit plus longtemps……
Que la science fait de nos jours des pas de géant.
Que des solutions existent, propres à apaiser nos inquiétudes.
Arnaud de Senilhes n’est pas seul à défendre cette approche. Aussi, pour nous en convaincre, s’appuie- t-il sur les données, les chiffres, les études, du GIEC de la FAO, de l’OMS, de l’ONU.
Occasion pour lui, de nous suggérer de :
« donner la parole à la réalité au lieu de nous complaire dans les caricatures qu’on nous impose »,
Notre auteur se veut être optimiste sur l’avenir. Aussi dédie-t-il son ouvrage :
– à l’émerveillement,
– à la joie de vivre,
– à ceux qui bâtissent,
– à ceux qui osent.
Le professeur Gérard MOUROU, Prix Nobel de Physique 2018, partage cette approche et tient à lui apporter tout son crédit et le fait savoir en écrivant la préface de l’ouvrage. Ainsi, concernant les scientifiques contemporains, il se plait à faire état d’un :
«foisonnement des idées qui n’a jamais été aussi intense, aussi exaltant, qu’aujourd’hui ».
En spécialiste de la question, notre scientifique prédit que, dans un proche avenir :
«quelles que soient les solutions qui émergeront, elles passeront nécessairement par l’utilisation des impulsions ultra-courtes du laser, par la physique de la lumière extrême ».
et s’enthousiaste quant aux perspectives à proche/moyen terme ::
« C’est fascinant : si l’on produit un seul joule d’énergie, c’est-à-dire environ la force nécessaire sur terre pour élever d’un mètre une pomme de 100 grammes, et qu’on concentre ce tout petit joule en une impulsion extraordinairement courte, de l’ordre de la femtoseconde, alors on atteint un pétawatt d’énergie, c’est-à-dire la puissance de tout le système électrique mondial ».
Pourquoi ne pas croire en l’avenir ? Pourquoi s’enfermer dans le pessimisme alors que les progrès de la science de ces dernières décennies sont patents et ne peuvent que de nous laisser augurer que cette évolution favorable, ne se poursuive et ne profite à toute l’humanité ?
A en croire, notre auteur :
«les problèmes existent mais les solutions d’adaptation aussi.
Le cataclysme final n’est pas inéluctable.
L’espoir n’est pas un rêve, il est même à portée de mains ».
Aussi, emboitons-lui le pas, partageons son optimisme, évitons-nous toute contagion de burn-out climatique, avec l’espoir, à l’instar du « pari de Pascal » de ne pouvoir qu’être gagnant……
En attendant, qui vivra, verra…………….
Arnaud de Senilhes est avocat, c’est là son troisième.
L’ouvrage vient de sortir aux Editions TELEMAQUE.