MONSIEUR AZNAVOUR
Un bon film, c’est comme une recette culinaire réussie, un beau match, un livre qu’on découvre avec plaisir.
Pour réussir à satisfaire ses papilles, les ingrédients ne suffisent pas. il convient, il importe, de les doser, de les agrémenter, d’en parfaire la présentation.
Un bon livre c’est, bien entendu, un bon auteur, mais également une histoire captivante qui suscite des idées, des choses, qui parlent au lecteur. Mais ce n’est pas tout. Encore faut-il que l’ouvrage soit porteur d’émotions, fasse rire, pleurer, amène à réfléchir.
Quant à l’appréciation d’un film il découle certes de l’originalité du scénario, de la qualité des acteurs mais, prioritairement et avant tout, il en va de la qualité du réalisateur. Et pour cause, son intervention est capitale, primordiale, sachant qu’il a pour vocation de rendre l’œuvre intéressante, divertissante.
C’est à lui, que, in fine, l’on devra d’avoir su, par ses associations, par la symbiose des différents composants, par ses options, fait que l’ensemble ai pris corps, ai abouti à un tout cohérent.
Ce n’est pas un, mais deux réalisateurs qui ont fait de ce film un succès. En l’occurrence, il s’agit de Mehdi Idir et de Fabien Marsaud dit Grand corps malade.
Si le film vient tout juste de sortir, ils en ont eu le projet depuis plusieurs années. Il est probable que c’était déjà en leurs intentions, quand, en 2016, ils décidaient de s’associer avec Rachid Kallouche alias « Jean-Rachid Kallouche » pour créer la société de production présidée par Arnaud CHAUTARD:
« KALLOUCHE CINEMA »
Kallouche cinéma qui se trouve être coproducteur de «Monsieur AZNAVOUR». Qui d’ailleurs mieux que Rachid Kallouche aurait pu autant s’investir dans un film biographique, un biopic, sur Charles Aznavour ! Si ce n’est lui, époux de Katia fille de ce dernier !
Certes, Charles Aznavour n’avait pas besoin d’un film sur sa vie pour parfaire, ni sa notoriété, ni sa postérité, mais quel beau cadeau pour les fans du chanteur et pour sa famille !
C’est incontestablement un film parfaitement réussi qui donne une juste idée des difficultés d’intégration de la communauté Arménienne, qui chassée de son pays par la Turquie, est venue trouver asile en France.
C’est également une œuvre qui montre toute la pugnacité qu’il à fallu à Charles Aznavour, pour se faire un nom, une voix, et pour finir, se faire accepter, être plébiscité.
Le tout ne s’est néanmoins pas fait sans beaucoup d’efforts, de sacrifices, de décisions pas toujours faciles à prendre…
Il se trouve que, connaissant bien un membre proche de la famille Aznavourian ainsi que l’interprète qui a accompagné Charles Aznavourian en Arménie, alors même, que ce dernier créait l’association « Aznavour pour l’Armenie » pour récolter vêtements, chaussures, … pour les sinistrés, je les ai interrogés. Tous deux ont trouvé le film excellent.
Par contre, tous deux, interrogés en des lieux différents, regrettent que les réalisateurs aient fait silence sur son voyage de soutien en une Arménie meurtrie, sinistrée, suite au tremblement de terre de 1988, entraînant plus de 15000 morts.
C’est là leur seule critique, que j’avoue partager et regretter, tout comme eux, que cette facette on ne peut plus honorable du personnage Aznavour, ait été occultée.
Mais ceci ne saurait estomper tous les thèmes heureusement abordés tels que ceux de l’amitié, la complicité familiale. Amitié entre Pierre Roche et Charles Aznavour. Complicité intra familiale entre Charles, knar sa mère, Misha son père, Aïa sa sœur.
On doit d’ailleurs à Aïa, un très beau livre, d’une grande sensibilité, intitulé « Petit frère », édité chez Robert Laffont, sur leurs relations quasi fusionnelles.
Charles Aznavour est immanquablement ce que l’on appelle un «self made man» et le film le montre parfaitement. Certes ses rencontres, d’abord avec Pierre Roche, interprété par Bastien Bouillon, puis avec Edith Piaf, admirablement bien joué par Marie-Julie Baup, l’ont grandement aidé pour lancer sa carrière, mais le hasard n’est pas seul en cause; si cela n’avait pas été du fait de sa personnalité l’auraient il aidé ?
Moralité : quand les occasions se présentent il faut savoir en saisir l’opportunité, ne pas laisser passer sa chance. Charles Aznavour à su prendre en mains sa destinée, à eu le courage d’entreprendre, de ne rien lâcher. Ce serait bien injuste de donner un point de vue sur le film sans dire l’immense qualité d’interprétation que l’on doit à Tahar Rahim qui s’est approprié la gestuelle et la voix du chanteur confirmant là grande qualité de son jeu qui s’avère «for me, formidable»…