PETIT TRAITE DU SILENCE
A L’USAGE DES GENS BRUYANTS

J’ai lu avec plaisir le
PETIT TRAITE DU SILENCE
A L’USAGE DES GENS BRUYANTS
Admirablement écrit et documenté par Pascal Bataille.
Avec la sortie, toute récente, du livre en librairies, la surprise a été au rendez-vous car, homme public, tout spécialement connu comme producteur, animateur de radio et télévision, on ne s’attendait absolument pas à le trouver en écrivain, homme de lettres, traitant d’un sujet aussi philosophique que le silence.
C’était mal le connaître car, malgré les apparences, notre homme s’avère totalement en son domaine, peut-être même dans sa matière préférée, quand on sait qu’il a suivi des études de lettres et de philosophie, qu’il est diplômé d’un 3e cycle de sciences et techniques de l’information. Aussi est-ce en expert de littérature, passionné d’art et de philosophie, qu’il a accepté d’écrire ce livre.
Au fil des pages de l’ouvrage l’auteur analyse, nous intéresse à toutes les facettes, ainsi qu’à toutes les interactions, découlant de l’existence, ou non, du silence, de la façon dont ce dernier est perçu, utilisé.
L’ouvrage explore ainsi les multiples dimensions du silence : silence intérieur, silence social, silence imposé ou choisi, chacun révélant un aspect profond de notre rapport au monde. Pascal Bataille s’attachant à démontrer que le silence n’est pas une absence, mais une forme de langage à part entière. À travers des exemples littéraires, philosophiques, mais aussi sociologiques, il met en lumière la puissance évocatrice du non-dit, l’éloquence du mutisme et la densité expressive de la retenue.
On découvre que le silence peut être refuge ou oppression, acte de résistance ou marque de respect. L’auteur évoque aussi le tumulte incessant de notre époque, tels bruits numériques, bavardages médiatiques, saturation sonore, et appelle à une reconquête du silence comme espace vital de réflexion et de liberté.
Ce plaidoyer, pour une redécouverte du silence, prend alors une portée éminemment contemporaine. Le style, à la fois érudit et accessible, rend la lecture à la fois agréable et stimulante. Ce petit traité, sous des allures modestes, s’impose comme un ouvrage riche de sens, propre à nourrir la pensée de chacun sur notre besoin de calme, de profondeur et d’écoute.
L’avant-propos commence par une citation de Thomas Carlyle : « On devrait élever une statue au silence » qui, d’emblée laisse entendre que le rédacteur est, pour la pratique du silence. Cerise sur le gâteau, la fin de l’ouvrage, a la même approche avec est un quasi panégyrique du silence. Véritable plaidoyer, au sein duquel Pascal Bataille laisse libre cours à ce que lui inspire, à titre tout personnel, le silence.
Que voilà un livre salutaire en ces temps bruyants !
Enfin je ne saurais trop vous conseiller de tirer réflexion et sagesse du chapitre intitulé « Le silence qui soigne » où il est écrit que « le silence qui soigne répare aussi les relations humaines. Quand, pour résoudre un conflit, les mots sont impuissants, voire dangereux, le silence peut servir de terreau à la réconciliation ».
Je vous encourage à lire cet ouvrage, qui incite à la médiation et qui vient de sortir à l’initiative des éditions Trédaniel.