Série « La Maison » sur Apple TV
Il n’existe pas de génération spontanée dans quelque domaine que ce soit.
De création « ex nihilo », neni, en aucune façon.
Par contre une évolution « ex materia » oui, assurément.
Il en est de même pour la littérature, l’art plastique, la cinématographie, l’audiovisuel,…
Prenons l’exemple des séries télévisuelles ; ce serait illusoire de penser qu’elles n’émanent de rien.
Et pour cause, sans remonter aux débuts de l’écriture, on peut, sans se tromper, considérer que le roman-feuilleton est l’ancêtre de nos séries télévisuelles.
En effet, ce genre littéraire né au début du XIXème siècle, a eu pour objectif, comme c’est toujours le cas pour sa descendance, de finaliser, d’offrir aux lecteurs – devenus téléspectateurs – des épisodes successifs qui ne dévoilent qu’une partie de l’intrigue ; maintiennent un suspens suffisant pour que la suite soit attendue avec impatience.
Autres similitudes entre le roman-feuilleton et la série télé :
- Réputation critiquable d’être, une littérature « industrielle » pour l’un, « sous-film » pour l’autre.
- Invasion progressive, en son temps, du feuilleton, dans les journaux quotidiens, puis actuellement des séries, à la télévision.
- Une narration fragmentée, usant du « cliffhanger », c’est à dire que chaque fin d’épisode laisse l’intrigue en suspens, avec des révélations incomplètes, un rebondissement inattendu, incitant à vouloir connaître la suite.
- D’épisode en épisode les personnages sont exploités en leurs complexités, faisant en sorte que le lecteur, devenu un téléspectateur, devenu accro, s’attache aux protagonistes, les suivent tout au long de leurs aventures.
- Contrairement à l’ouvrage ou au film, qui doivent « boucler » l’intrigue en un temps donné, la série n’est pas limitée en durée. Seul son succès fait qu’elle se poursuit ou prend fin.
- On n’est pas dans l’élitisme mais dans le populaire, on vise une diffusion de masse destinée à un large public.
- Immanquablement la vocation première est toujours le divertissement.
Autre point de convergence : tant le feuilleton que la série reflètent, fréquemment, les préoccupations sociales de l’époque.
Si l’on s’attarde à la spécificité des séries télévisées, par rapport aux autres formes audiovisuelles, on constate que, contrairement aux films qui se concentrent sur un seul récit, les séries sont, elles, construites autour d’une narration épisodique.
Indiscutablement ce sont les Américains qui ont promu les séries, en commençant par les « soap opéras » (qui prirent le relais des feuilletons radiophoniques, commandités alors par des fabricants de lessive).
Dallas, premier « night-time-soap », en a révolutionné le genre. On doit à CBS ce feuilleton culte dont on peut dire qu’il a changé l’univers des séries-télé et battu bien des records avec ses 357 épisodes répartis en 14 saisons.
Pendant de longues années la France n’est intervenue que très peu en de domaine, ne réalisant que téléfilms et mini-séries diffusées en 2 ou 3 parties.
Heureusement ce, n’est plus le cas depuis quelques années au point que notre pays est, présentement, reconnu comme un des grands acteurs du domaine, du fait de son style particulier.
On doit à Alex Berger de ne pas s’être contenté de constater et de regretter ce vide, mais, après avoir estimé que la cause en était un manque criant de savoir-faire, a convié Eric Rochant à se rendre aux Etats-Unis, sur les lieux de conception, pour voir et apprendre comment travaillaient les Américains et tout spécialement, le showrunner, ce chef d’orchestre de la production. En cela Alex Berger fut précurseur, tout comme il le fut, lors de la création de la Société NBDC (Newman Berger De Caunes), par sa complicité avec Arthur, durant sa participation à la Direction stratégique de Canal Plus, lors de son association avec Alain Chabat, enfin à la création, à son initiative, de TOP (The Oligarchs Productions) en association avec Eric Rochant qui fut à l’origine du succès mondial de la série « Le Bureau des Légendes ». Enfin, présentement, avec la nouvelle structure S.A.S. TOP (The Originals Productions) – studio français indépendant qui, fort de l’expérience de son Président (Alex Berger) concilie créativité Française et efficacité Américaine – Faisant de ce mixte une réussite par l’apport de sa « French Touch » et son ancrage culturel fort.
Ce sont d’ailleurs ces ressorts qui sont usés dans la série « La Maison ».
Alors que le Bureau des Légendes abordait le monde de l’espionnage Français, et faisait état de sa spécificité, – « La Maison » produite par TOA (The Originals America »), explore le monde de la haute couture française à travers une saga familiale.
Série disponible mondialement, depuis le 20 septembre 2024, sur la plateforme « Apple TV » et complétée chaque vendredi, par un nouvel épisode d’une heure.
Cette série qui a pour showrunner, José Caltagione et Valentine Millville découle d’une idée originale d’Alex Berger en qualité de Producteur Exécutif.
Le casting y est tout à fait exceptionnel avec, notamment, Carole Bouquet, qui incarne à merveille Diane Rovel, directrice sans scrupule du puissant groupe de luxe Rovel, Lambert Wilson, pour Vincent Ledu, créateur star de la maison de Haute couture du même nom.
Perle Foster, Paloma Castel y sont également parfaites en leurs rôles respectifs.
J’avoue ne pas rater un épisode et attendre chaque vendredi avec impatience. Depuis le XIXème siècle, la haute couture française, rayonne aux quatre coins du monde.
Je suis persuadé que « La Maison » va contribuer à pérenniser cette situation, rappelant épisode après épisode que Paris reste toujours l’épicentre de la mode et du luxe. Ce faisant, la série participe à la promotion de l’excellence de nos métiers d’art, du savoir-faire artisanal français.
Inutile de vous dire que je vous encourage, si ce n’est déjà fait, à vous régaler avec « La Maison » et parie que, tout comme moi, vous en serez vite accro…